FESTIMIX 2015 : le bourgmestre de Nandrin brave le Conseil d’Etat et bafoue la Loi !
Le journal « L’Avenir » de Huy-Waremme de ce samedi 4 juillet titrait, sous la plume d’Audrey Ver-biest, « Politique et festivals, le jeu d’influences : le monde politique et les organisateurs de festivals ont tissé des liens depuis de nombreuses années.
Qui en profite ? »
Cet article tombe à point nommé, au lendemain de la suspension par le Conseil d’Etat de l’arrêté communal pris par le bourgmestre M. Lemmens (par ailleurs en vacances) le 18 juin dernier, relatif à la demande d’ « Autorisation de manifestation publique « Festimix » les 4 et 5 juillet 2015 sur le site du Péry », faisant suite au recours introduit, le 29 juin, par deux citoyens nandrinois riverains.
Ainsi donc, ledit Conseil d’Etat a requis l’exécution immédiate du présent arrêt n° 231.851 , dès le vendredi 3 juillet 2015 et le bourgmestre ff. D. Pollain, refusant de se plier à cette décision, a repris un nouvel arrêté faisant fi de l’avis de la plus haute instance juridictionnelle belge, au plus grand mépris de la Loi.
S’il y a bien un moment que tout un chacun attend avec impatience, c’est le début des vacances.
Si pour la plupart d’entre nous, les vacances procurent des moments de détente, elles nous permettent également d’entretenir de bonnes relations avec nos amis, notre entourage, notre voisinage ou avec des personnes qui nous sont proches. En effet, bien souvent, c’est dans l’altruisme que l’on trouve son bonheur et les vacances d’été nous apportent un contexte propice à des moments de rencontre, de convivialité ou de partage.
Ce qui est vrai sur le plan individuel doit également l’être sur le plan collectif et c’est dans cet esprit qu’il appartient aux pouvoirs publics et aux autorités locales de permettre la tenue de manifestations publiques ou d’évènements à caractère festif tels que les fêtes de villages, les fêtes foraines, les bals publics, les concerts, etc.
Tous les Nandrinois attendaient donc avec impatience cet été 2015 qui s’annonçait riche en tenue d’évènements.
Les organisateurs ne s’y sont d’ailleurs pas trompés : les termes « estivales » ou « apéros nandrinois » qu’ils ont choisis pour désigner leurs manifestations mettent en évidence qu’ils ont conscience du rôle à apporter et de la finalité de l’évènement qu’ils organisent.
Alors que tout semblait être pour le mieux dans le meilleur des mondes, c’est dans la stupéfaction générale que les Nandrinois apprennent que le Conseil d’Etat vient de sortir un arrêt interdisant le Festimix à Nandrin, la veille de son déroulement de surcroît.
Faut-il en conclure que le Conseil d’Etat était opposé au déroulement de manifestations à caractère festif ?
Non, certainement pas et c’est d’ailleurs la première fois que les plus hauts magistrats de Belgique se sont prononcé en faveur de l’annulation d’un tel évènement qui plonge, une fois de plus, la commune dans un chaos indescriptible.
Comment a-t-on pu en arriver là ?
Comment se fait-il qu’à Nandrin, les manifestations destinées à établir et à maintenir ces moments de convivialité tournent systématiquement à la confrontation ?
Comment se fait-il que le Conseil d’Etat donne raison à une septantaine de riverains alors qu’au premier abord, on pourrait croire que leur action irait à l’encontre de l’intérêt général ?
En guise d’éléments de réponse, on pourrait mettre en exergue les faits suivants : les prochaines élections communales auront lieu en 2018 et à cette date, plus de 1000 jeunes auront l’âge de se présenter aux urnes pour la première fois, ce qui représentera approximativement 25% des électeurs. Ceux qui « gagneront » ces élections seront plus que probablement ceux qui parviendront à s‘approprier ou à séduire ces nouveaux électeurs.
Parallèlement, force est de constater l’activation d’une véritable politique en faveur des jeunes qui n’a jamais été aussi intense à Nandrin : aménagement des installations sportives, terrains de foot, agora sportive sur l’ancien terrain de tennis, réaffectation de la crèche en local pour les scouts, restauration et aménagement d’un autre local pour une autre troupe, aménagements de sentiers et de voiries pour leur permettre l’accès aux installations, etc.
Une autre facette de cette politique est la mise sur pied « quasi forcée » de toute une série d’évènements à caractère festif les ciblant.
C’est bien connu, la plupart des jeunes aimant les musiques électroniques et les décibels qui les accompagnent, il y a lieu de constater que la plupart des évènements organisés à Nandrin comportent deux soirées dont une qui leur est dédiée.
Les choses vont même beaucoup plus loin puisqu’à l’occasion de la soirée de vendredi du dernier « Grand Feu » où il n’y avait presqu’exclusivement que des jeunes de la tranche d’âge 16-25 ans, le bourgmestre a été invité à monter sur la scène en fin de soirée pendant que l’animateur envoyait le message sur fond de musique que c’était grâce à lui que cette soirée avait pu se tenir ainsi, faisant suite à quoi le bourgmestre a été porté aux nues par les applaudissements qui ont duré le temps du morceau.
Dans son article du journal « Le Soir » du 25 novembre 2005 intitulé « This is (not) only rock and roll » et qui concernait le Nandrin Rock Festival, Eric Renette concluait de la sorte : « il est plus facile d’attirer les jeunes électeurs à des concerts qu’à un meeting ».
A chacun donc sa stratégie pour accéder au mayorat en 2018, à condition toutefois que la majorité ne profite pas de son pouvoir pour mettre en œuvre une politique électoraliste que serait prise à l’encontre de l’intérêt général ou à l’encontre d‘une tranche de la population.
A écouter les doléances des habitants de Yernée-Fraineux, ce ne sont pas les manifestations à caractère festif qui sont à l’origine du problème mais bien leur nombre et la démesure des nuisances sonores qui y sont produites et d’autres qui peuvent en découler.
Par ailleurs, subir des nuisances est une chose mais le comportement de ceux qui les établissent vis-à-vis de ceux qui ont à les subir en est une autre et c’est sans doute là que le bât blesse.
La plupart de ces riverains ont ressenti un profond mépris émanant des organisateurs et des autorités locales.
Celui-ci s’est traduit par une réelle impossibilité de dialogue et par le rejet systématique de toute proposition visant à minimiser l’impact des nuisances sonores qu’on impose à ces occasions. La plupart des lettres adressée au bourgmestre étant restées sans réponse et la quasi-totalité des demandes n’ayant pas été prises en compte, les riverains n’avaient plus d’autre choix que de s’adresser au Conseil d’Etat qui a fini par leur donner raison.
Le jugement qui a été prononcé par le Conseil d’Etat est donc un véritable camouflet pour le bourgmestre ainsi que pour la majorité politique qui soutient ses actions.
Cependant, plutôt que de chercher à se remettre en cause, la réaction aura été de créer de nouvelles irrégularités destinées à contourner la décision de justice qui, rappelons-le, a été prise dans une perspective de préserver autant l’intérêt général que celui des riverains.
A présent, le problème se situe à deux niveaux : le premier est la capacité de cette majorité à résoudre une crise dont elle est à la source et le second réside dans sa capacité à respecter la loi ainsi que les décisions de justice.
Ainsi, ce Festimix 2015 fera date dans l’histoire de notre commune.
La confiance accordée par nos concitoyens à nos dirigeants locaux s’en trouve une fois de plus gravement écorchée, voire détruite.
Quelle autorité morale peut-on encore revendiquer pour exercer de telles fonctions après avoir pris ouvertement la décision de ne pas respecter les règles garantissant le bon fonctionnement de notre état de droit et de surcroît, en se vantant de tels agissements ?
Est-il vraiment digne et loyal de jeter à présent l’opprobre sur des riverains qui n’ont eu d’autre alternative que de se tourner en ultime recours devant une juridiction administrative ?
Est-il encore vraiment digne et loyal de continuer à mépriser ces personnes en remettant ouvertement en cause leur intégrité morale par le biais de différents articles de presse sans même chercher à se remettre en cause un seul instant ?
Enfin, Nandrin serait-elle la seule commune où il serait devenu impossible de tenir des réunions de concertation avec des riverains avant de telles manifestations afin de tenter de prendre en compte leurs doléances ?
Face à de telles interrogations, on ne peut qu’être interpelé par cette volonté manifeste de dresser deux catégories de Nandrinois les unes contre les autres, les uns étant bafoués dans leurs droits fondamentaux et les autres, instrumentalisés à des fins électoralistes.
Face à de tels constats, il ne reste plus qu’à espérer que cette situation trouvera son épilogue en octobre 2018 par l’entremise du vote responsable de chaque citoyen nandrinois.
Alors, ce Festi, que mixte-t-il réellement, à part des « jeux d’influences » ?
PNa
En annexe, l’arrêt du Conseil d’Etat du 3 juillet 2015
http://www.raadvst-consetat.be/?page=index&lang=fr
festimix la meuse clic ici.pdf
2015-07-04 – Festimix – Vers l’Avenir clic ici .pdf
1 commentaire
ah bon ?
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